ATTENTION FAUNE LOCALE FRANCAISEDESCRIPTIONCorps très long et mince; queue relativement courte et effilée.
Faces ventrale et dorsale séparées par un angle distinct.
Tête allongée et étroite, à museau arrondi.
Pupille ronde dans un œil moyen, non saillant.
Cou plus ou moins marqué.
Écailles dorsales lisses et vernissées, parfois légèrement carénées dans la région postérieure, sur 21 ou 23 rangs à mi-corps. Ventrales larges et étroites, au nombre de 212 à 248 (anomalies fréquentes) , 60 à 91 sous-caudales divisées.
Anale divisée également.
Frontale triangulaire, aussi large que longue, en contact direct avec les supraoculaires ; pariétales plus longues, mais à peu près aussi larges que la frontale.
Rostrale légèrement saillante, très peu visible de dessus, plus large que haute, plus ou moins segmentée.
Grande loréale, aussi haute que large; 1 préoculaire de taille sensiblement identique à la 4e supralabiale qu'elle touche. 2 postoculaires et 2 + 1 temporales , 8 ou 9 supralabiales (4 et 5 en contact avec l’œil), et 9 ou 10 infralabiales.
Parties dorsales brunes, grisâtres, jaunâtres, ocre brun, verdâtres, uniformes ou piquetées d'un fin réseau blanc ; parfois bandes longitudinales claires et sombres.
L'ornementation claire est due à la présente d'un petit point blanc bleuté marquant postérieurement chaque écaille dorsale.
Flancs et ventre typiquement jaune citron à jaune verdâtre, sans taches ou légèrement mouchetés de brun à la séparation dorso-ventrale.
Queue suivant la coloration du tronc. Dessus de la tête de même coloration que le dos.
Sur les côtés du cou, un large croissant, plus ou moins flou, jaune paille, recourbé vers les temporales.
Labiales et rostrale jaune pâle, mouchetées supérieurement de brun ; 4e supralabiale séparée de la 5e par une mince ligne verticale sombre ; elle se retrouve à la mâchoire inférieure, mais moins nette, entre les 5e et 6e infralabiales. Iris gris, brun roux.
Les jeunes ressemblent aux petites Natrix natrix : dos noirâtre, marqueté de gris verdâtre ; ventre vert olive ; présence d'un collier jaune bien marqué de chaque côté du cou et suivi de macules noires se touchant presque vers l'occiput ; labiales jaunes ; bande sombre en arrière de l’œil.
Tendance au mélanisme non rare, albinisme fréquent .
Longueur totale moyenne de 1 100 à 1 500 mm. Peut atteindre 2 000 mm au sud de son aire de répartition.
RÉPARTITIONAire morcelée faisant émettre l'hypothèse d'une intervention humaine, l'Esculape pouvant être le " serpent blanc " des mythologies anciennes.
Couvre une partie de l'Europe centrale et méridionale, du Nord de l'Espagne jusqu'à l'URSS. Division en trois sous-espèces.
Seule la forme longissima est présente en France, au Sud d'une ligne fictive Vannes - Caen - Châteaudun - Châtillon-sur-Seine - Chaumont - Montbéliard.
D'après Parent, elle pourrait avoir disparu des environs de Reims (Marne).
Sa présence au Sud de l’Aube (forêt d'Othe) serait à confirmer.
La limite champenoise de l'espèce semble, selon nos connaissances actuelles, se situer au Nord-Est de la Haute-Marne, vers le Cul-du-Cerf (Orquevaux) (Goubault, com. pers.).
Son extinction au Sud du Quercy est à confirmer.
Absente de Corse et des îles.
MILIEUHabite les forêts et les clairières, les broussailles, les endroits rocailleux, les murs de pierres disjointes, les bordures de champs, les talus de chemins.
Aime les endroits ensoleillés et secs.
Se cache volontiers sous des toitures, dans des meules de foin ou dans des décharges au milieu des bois.
Se rencontre fréquemment sur les berges des rivières et des canaux.
Dépasse 1 500 m en Provence et atteint 480 m dans la Montagne Noire.
STRUCTURE DES POPULATIONS.TERRITOIRELivet (26) a étudié une population installée dans une murette située dans une chênaie pubescente à Castanet-le-Haut (Hérault) et longue de 8 m.
Cette population (que l'auteur donne comme étant erratique) était composée de 6 mâles, de 4 femelles et de 2 juvéniles.
Sur d'autres observations, il estime la sex-ratio à 1/1
MŒURS.CYCLE ANNUEL D'ACTIVITÉEspèce diurne et crépusculaire, surtout pendant les grosses chaleurs.
Très vive, terrestre mais à tendance comportementale arboricole.
Nage bien et va volontairement dans l'eau.
Température environnementale maximale tolérée se situant vers 32 °C (Naulleau).
Caractère variable, quelquefois agressif.
Emission d'une sécrétion de défense cloacale à odeur fétide lorsqu'elle est inquiétée.
Hiberne seule ou en groupe (y compris avec d'autres espèces de Serpents), d'octobre-novembre à mars-avril, dans une anfractuosité rocheuse, dans une galerie abandonnée, dans une vieille souche.
Sort quelquefois de son abri, par journée ensoleillée, pour boire et se chauffer.
ALIMENTATIONRégime composé essentiellement de petits Rongeurs (genres Arvicola, Clethrionomys, Microtus ... ), Insectivores (genres Sorex Neomys, Crocidura ... ), chauves-souris, petits oiseaux et leurs oeufs, Lézards (Lacerta viridis, L. agilis, Podarcis muralis).
Les juvéniles se nourrissent surtout de lézards.
Van Woerkom (1982) signale la présence, dans les intestins d'un Ophidien écrasé (qu'il identifie comme étant E. longissima) dans la Nièvre, d'une quinzaine de groseilles Ribes grossularia.
DIMORPHISME SEXUELMâles :
un peu plus grands ; queue plus longue et renflée à la base.
REPRODUCTIONAccouplements en mai-juin et en automne.
Selon Lotze (1975), le mâle saisit sa partenaire entre ses mâchoires à la tête ou en un endroit du tronc avant et pendant la copulation.
Pontes de 5 à 20 oeufs, de juin à août, dans des tas de feuilles, de fumier ou dans des galeries souterraines abandonnées.
Oeufs en forme de poire, à coque parcheminée et blanchâtre, de 19-21 mm de large sur 36-43 mm.
Leur volume augmente pendant l'incubation, qui est de 2 mois, et leurs mensurations peuvent passer à 22-26 mm sur 37-45 mm.
Les couleuvreaux nouveau-nées ont une longueur de 190 à 205 mm du museau au cloaque, et une queue de 40 à 46 mm (44).
PRÉDATEURSSelon Guillaume (1975), elle serait une victime de la couleuvre de Montpellier.
En forêt, elle doit être une nourriture occasionnelle pour le blaireau, le renard, le sanglier et divers Mustélidés.
Rollinat lui donne comme autres ennemis le hérisson, des Rapaces (buse variable, busard, circaète-Jean-le-Blanc, faucons), ainsi que les volailles des fermes.
DÉFENSESerpent aglyphe, dont la morsure peut être douloureuse mais qui ne présente pas de danger chez l'Homme.
STATUTconsidéré comme vulnérable et accuse de son déclin la destruction des habitats, la raréfaction des proies par la faute des produits agricoles, l'intensification de la circulation automobile.
En 1959, Knoeppfler & Petit la considéraient comme se raréfiant dans les départements provençaux.