ATTENTION FAUNE LOCALE FRANÇAISE
DESCRIPTIONTronc plutôt épais, surtout chez les vieux individus.
Queue très effilée.
Tête longue et étroite, à cou peu marqué.
Yeux de grande taille.
Régions frontale et loréale concaves.
Orifice nasal en croissant.
Museau long dépassant la mâchoire inférieure.
Frontale typiquement étroite, s'insérant en coin entre les pariétales d'équivalente longueur. Supraoculaires plus larges que la frontale.
Rostrale peu visible de dessus, environ aussi large que haute.
2 ou 3 postoculaires et 1 préoculaire angulaire.
2 loréales, l'antérieure étant plus haute que large.
2 + 3 ou 2 + 4 temporales.
8 ou 9 supralabiales, 4e, 5e et 6e bordant l'oeil, Il infralabiales.
Ecailles dorsales lisses, pointues, à fossette apicale, plus larges vers les ventrales que vers la ligne sagittale, disposées sur 17 à 19 rangs. 160 à 189 ventrales, 68 à 102 paires de souscaudales.
Anale divisée.
Parties dorsales ocre brun, olivâtres, rougeâtres, grisâtres, tachetées de jaune verdâtre et brun noir, parfois de blanc.
Présence d'une marque en forme de selle (" Sattelartige Zeichnung ", " macchia a sella ") dorsolatérale sombre située à 2 longueurs de tête derrière la nuque et longue de 3 têtes (De Haan, com. pers.).
Ventre jaunâtre dans sa partie médiane et parfois blanc très pur vers l'extérieur ; il est progressivement tacheté de noir verdâtre d'avant vers l'arrière.
Dessous de la queue orné de larges bandes verdâtres et jaunâtres, à bords flous ou nets.
Labiales brun vert, marquées de taches brun rouge et blanc pur disparaissant chez les vieux individus.
Partie inférieure de la préoculaire blanche ou jaune. Mentonnières vert bleuté, brun caramel ou blanches.
Iris jaune, plus sombre (rougeâtre) vers l'extérieur.
Juvéniles plus claires (beige à brun gris), avec des rangées dorsolatérales d'ocelles blancs et noirs ; macules brunes sur la tête ; tache sombre postoculaire se prolongeant vers l'arrière par la rangée de taches des flancs ; diadème nuchal triangulaire.
La selle n'est souvent visible qu'à partir du subadulte (L = 75 cm), jamais chez la jeune femelle ni les nouveau-nées.
Les adultes mesurent 130 à 190 cm. Les femelles peuvent exceptionnellement atteindre 140 cm (De Haan, corn. pers.). Mourgue (1908) indique un record français de 230 cm, cependant que Mayet (1898) signale en Petite Camargue un spécimen de 250 cm.
Une certaine tendance au mélanisme ne semble pas rare. Valverde trouve 50% d'individus mélaniques dans les populations du Sud de l'Espagne.
Longévité estimée à 25 ans.
RÉPARTITIONCette espèce fait certainement peur par ses attitudes menaçantes et est détruite par crainte irraisonnée.
Livet (26) considère qu'effectuant de grands déplacements, elle est fréquemment écrasée sur les routes.
Le développement du tourisme raréfie vraisemblablement ses populations.
MILIEU
Fréquente tous les milieux, en particulier les vignobles, les landes, les ronciers, les futaies, les rocailles, les forêts claires.
Guillaume (1975) la dit absente des dunes littorales en Camargue, alors que Cheylan (1978) et Valverde (1967) l'y signalent dans d'autres régions.
Elle ne semble pas rechercher particulièrement une strate arborescente pour se cacher.
Plutôt liée aux milieux secs et rocailleux, elle s'adapte très bien aux zones humides : rizières, marais.
Livet (26) cite dans l'Hérault une préférence de l'espèce pour les landes (20,4%), les vignobles (12,6%) surtout cultivés et les futaies (12%).
Elle peut atteindre 1 000 m en Lozère (Bertrand in Livet & Bons, 1981) et certains massifs provençaux (Cheylan, 1978) ; Livet (26) s'interroge sur l'absence d'adultes entre 700 et 800 m (rigueurs hivernales, compétition avec d'autres espèces, erratisme).
MŒURS.CYCLE ANNUEL D'ACTIVITÉDiurne et presque exclusivement terrestre.
Assez bonne grimpeuse ; n'aime pas l'eau, mais est cependant capable de nager sur de grandes distances.
Est active même par jour de pluie ou de vent moyen (Guillaume, 1975).
Sa moyenne de température corporelle en période d'activité est, selon cet auteur, de 28,1 °C (min. : 18,6 °C ; max. : 35 °C).
Après s'être chauffée, avoir mangé ou mué, cette couleuvre montre 5 à 8 fois par jour un comportement dit " de frottement " (De Haan, 1982) ; il s'agit de séries de nombreux petits mouvements (100 en 90 secondes) uniformes de la tête sur presque toute la longueur du corps, une sécrétion étant appliquée sur les ventrales et les sous-caudales.
Cette sécrétion, émise par des glandes nasales, s'écoule par un canal excréteur sur l'extérieur de la valve de la narine ; ce liquide incolore transporte peut-être des phéromones (De Haan, com. pers.).
Cette espèce peut être aussi discrète parmi les herbes que sa fuite précipitée est bruyante.
Elle est tonjours en alerte, surveillant la venue possible d'ennemis et les repérant de très loin.
Est souvent très agressive.
STRUCTURE DES POPULATIONS.TERRITOIRELivet (26) indique une densité à l'hectare de plus de 6 individus dans les landes fermées, de 2 dans les landes boisées et de 1 dans les murettes et les vignes.
DIMORPHISME SEXUELMâles :
plus grands ; selle composée de petites taches bleuâtres ou verdâtres sur fond noir, se prolongeant latéralement vers la queue ; dos souvent brun jaunâtre en avant de la selle, olivâtre foncé en arrière pas de séries de taches dorsolatérales absence de taches blanches lisérées de noir sur les labiales et la préoculaire.
Femelles :
selle formée de taches brunâtres, grises et noires ; dos entièrement brun tacheté. Taches blanches céphaliques caractéristiques de ce sexe (De Hann, 1984).
REPRODUCTION
Combats rituels entre mâles.
Les accouplements ont lieu de fin avril à juin, souvent interrompus à cause d'une vigilance exacerbée du mâle vis-à-vis de dangers potentiels.
D'après De Haan (1984), ces interruptions volontaires sont possibles chez cette espèce à cause des hémipénis petits, lisses, en forme de " cornes " d'escargot.
A noter que ce serpent est le seul Colubridé holarctique à avoir un cycle spermatogénétique non estival et le seul Ophidien de la région méditerranéenne non aride à présenter une spermatogenèse vernale (Cheylan et al., 1981).
De Haan signale que le mâle, en période de reproduction surveille l'abri de " sa " femelle.
Ponte en juillet sous des tas de feuilles ou de pierres de 4 à 14 ceufs d'un diamètre de 50 x 25 mm et d'un poids moyen de 20 g.
Incubation d'environ 50 jours. Les couleuvreaux nouveau-nés mesurent 25 à 32 cm et pèsent 6 à 17 g, selon l'état de résorption du vitellus.
ALIMENTATIONRégime très varié, selon les milieux très différents qu'elle habite - Rongeurs, Insectivores, Oiseaux et leurs ceufs, lézards (Podarcis muralis, Anguis fragilis, jeunes Lacerta viridis et L. lepida, Chalcides chalcides, Psammodromus hispanicus), Ophidiens (Elaphe longissima, E. scalaris, Natrix maura, N. natrix, individus de sa propre espèce). Guillaume (1975) fait de la couleuvre de Montpellier le super-prédateur de l'berpétocénose camarguaise, indiquant qu'elle mange souvent des Insectes.
Ce serpent chasse " à vue " et paralyse ou tue ses proies par inoculation de venin lors de leur passage sous les crochets opisthoglyphes. Les maxillaires sont très mobiles et peuvent pivoter en position verticale, chacun indépendamment, ce qui facilite la pénétration des crochets et la déglutition.
DÉFENSESerpent opisthoglyphe.
Lorsqu'il est inquiété, commence par bluffer en se dressant à la verticale comme un Cobra, se gonflant, soufflant et aplatissant le corps et le cou, puis attaque et cherche à mordre son adversaire.
La position postérieure des crochets fait que les morsures graves chez l'Homme sont relativement rares.