ATTENTION FAUNE LOCALE FRANÇAISEDESCRIPTIONCorps svelte chez les jeunes, devenant épais en vieillissant.
Queue pointue et longue par rapport au tronc.
Cou bien marqué.
Tête ovale chez les jeunes, plus plate et large avec l'âge, à museau court et obtus, légèrement tronqué.
Œil moyen et situé en avant ; pupille ronde.
Écailles dorsales fortement carénées, sauf sur les flancs, sur 19 rangs à mi-corps ; 153 à 193 ventrales très étroites et 49 à 88 paires de sous-caudales.
Anale divisée.
Frontale plus longue que large, en écusson plus petit que chaque pariétale.
Rostrale plus ou moins divisée, plus large que haute.
Petite loréale trapézoïdale, plus haute que longue.
La préoculaire forme avec la supraoculaire une arcade légèrement proéminente. 1 à 4 postoculaires ; généralement 1 + 2 temporales. 6 à 8 (généralement 7) supralabiales (3e et 4e en contact avec l’œil) ; une dizaine d'infralabiales (dont 4 ou 5 touchant les mentonnières antérieures).
Coloration variable.
Dos brun olive, brun cendré, rougeâtre, bleuâtre, gris vert, uni, tacheté de marques sombres alternées ou orné de lignes longitudinales plus ou moins floues.
Flancs barrés de petits traits verticaux noirâtres.
Ventre gris-bleu, plus sombre vers le cloaque et orné de taches subrectangulaires disposées typiquement en damier plus ou moins parfait.
Gorge jaunâtre, blanchâtre, bleutée, avec des gulaires parfois marquées postérieurement de sombre.
Dessus de la tête noirâtre, verdâtre, sans taches, généralement de coloration un peu plus sombre que le dos ; lèvres blanc jaune, rosées, mouchetées et lisérées de noir bleuté. Iris jaune, brunâtre, rouge.
En arrière des pariétales et rejoignant les temporales et la gorge, 2 croissants blancs, jaunes ou orangés (d'environ 2 écailles de largeur) et mis en valeur par 2 grandes taches noires postérieures et triangulaires (sommets dirigés vers les flancs).
Ce collier, qui a donné son nom à l'espèce, manque assez souvent, surtout chez les vieux individus.
Albinisme et mélanisme non rares, mais souvent partiels. Une forme mélanique (ater Eichw.) est reconnue par certains herpétologues.
Longueur totale moyenne de 500-700 mm.
Les mâles peuvent atteindre exceptionnellement 900 à 1 100 mm, les femelles 1 700 à 2 000 mm dans les régions méridionales.
Son " tour de taille " peut mesurer jusqu'à 100 mm chez les gros spécimens.
Longévité moyenne: 6-7 ans ; maximale, 9 ans.
RÉPARTITIONL'espèce a une aire s'étendant au nord jusque vers le Cercle polaire, sur toute l'Europe occidentale jusqu'au lac Baïkal et couvrant également le Nord-Ouest de l'Afrique.
Divisée en 9 sous-espèces, dont 2 présentes en France, Natrix natrix helvetica (Lacepède, 1789) est certainement présente dans tous les départements (sauf la Corse), bien que non encore signalée dans le Nord (Pas-de-Calais) et le Sud-Ouest (Aveyron, Lot-et-Garonne).
Existe dans les îles de l’Atlantique (Yeu, Jersey) et de la Méditerranée (Hyères).
Elle est commune jusqu'à 1400 m dans le Massif central, 2 300 m dans les Alpes.
Natrix natrix corsa (Hecht, 1930) est uniformément répandue en Corse, d'après Bodinier (1981), des basses et moyennes altitudes jusque vers 1000 m, devenant rare à la base de l'étage subalpin ; elle est très abondante dans quelques étangs riches en Rana esculenta.
La variété ater serait surtout connue d'Ille-et-Vilaine, du Sud du Morbihan, du Nord de la Loire-Atlantique, de la Vendée.
Il n'est pas impossible que la s.s.p. ibérique N. n. astreptophora (Seoane, 1884) pénètre dans les Pyrénées-Orientales.
Parent cite de ce département des formes intermédiaires entre cette s.s.p. et helvetica.
ssp. helvetica / ssp. astreptophora / ssp. corsa
MILIEUElle habite typiquement les bords des mares, les étangs, les rivières, les canaux, les fossés, les marais, les roselières, les rizières, les prairies et, de façon générale, tous les endroits humides.
Dans certaines régions, l'espèce fréquente des terrains plus secs : sous-bois, coteaux pierreux, friches,...
Peut aller en eau de mer (Bruno & Maugeri, 1977).
ALIMENTATIONRégime composé surtout de Vertébrés aquatiques ou palustres : tritons, Anoures et leurs têtards, poissons.
Rollinat (44) cite parmi les Anoures communément avalés par cette Couleuvre : le crapaud commun, le crapaud calamite, le pélobate brun, la grenouille verte, l'alyte.
Il indique la salamandre tachetée comme une proie habituelle, contrairement au sonneur-à-pied-épais.
Tous ces Amphibiens semblent ingérés sans problèmes (sauf peut-être les alytes, d'après Naulleau) malgré leurs venins puissants.
A l'occasion, la couleuvre peut chasser des petits Mammifères, des oisillons au nid et même des serpents.
Elle est très vorace, et peut manger à la suite une dizaine de proies.
Ses techniques de chasse s'avèrent différentes à terre et dans l'eau.
Selon Naulleau (1964), la vision et l'analyse chimique jouent simultanément un rôle en milieu aquatique, alors que seule la vue semble utile sur le sol.
vidéohttp://www.dinosoria.com/video_collier.htmDIMORPHISME SEXUEL
Mâles :
plus petits, à queue très renflée à la base ; urostèges et gastrostèges plus nombreux.
REPRODUCTIONMaturité sexuelle vers 3 ans pour les mâles, à 4 ou 5 ans pour les femelles.
Accouplements printaniers et automnaux.
Le mâle s'approche de la femelle avec des mouvements caractéristiques de la tête et de la langue.
Ces préliminaires sont courts et le rapprochement des cloaques se fait avec enroulement caudal.
Fécondation interne avec pénétration d'un ou deux pénis.
Une seule ponte annuelle, généralement en juin ou juillet, malgré des coïts répétés.
Petter-Rousseaux (1953), d'après des notes inédites de Rollinat, a montré une corrélation entre la taille des femelles et leur nombre d’œufs.
Dépôt des oeufs (8 à 53) dans un endroit chaud et humide (fumier, foin, paille pourrie, vieille souche, végétaux en fermentation, trou dans le sol), façonné par le museau de la femelle, non repérable de l'extérieur.
Plusieurs femelles peuvent pondre au même endroit et grouper ainsi des centaines d’œufs.
Ceux-ci sont oblongs (25 à 30 mm sur 15 à 20 mm), parcheminés, blanchâtres.
Durée d'incubation de 80 à 100 jours, selon Rollinat.
Contrairement à certaines croyances, la femelle ne reste pas lovée sur sa ponte jusqu'à l'éclosion, mais abandonne ses œufs sitôt après la ponte pour une incubation à température ambiante.
Les œufs étant collés entre eux par une sécrétion, les sorties des couleuvreaux sont souvent groupées ; ils mesurent 147 à 190 mm et présentent un collier (blanc ou jaune) très vif.
La dent de l’œuf tombe généralement le lendemain de leur sortie de la membrane, et la première mue a lieu une dizaine de jours après (Quillon & Lamouille, 1978).
Rollinat (44) note chez cette espèce une tendance à l'ovoviviparité.
MŒURS.CYCLE ANNUEL D'ACTIVITÉ Espèce capable de rester plus de trente minutes totalement immergée.
Garde la tête dressée hors de l'eau pour nager.
Habituellement diurne, mais peut présenter une activité nocturne, même en dehors des périodes chaudes (Cheylan, 1986).
Totalement inoffensive, elle effraye par son bluff d'intimidation très spectaculaire : corps gonflé, tête s'élargissant en arrière (laquelle devient alors triangulaire, surtout chez les vieux individus), souffle bruyant, attaque museau clos si l'agression dont elle est l'objet continue.
Simule aussi parfois la mort lorsqu'elle se sent inquiétée en gisant inerte, sur le dos, gueule entrouverte, langue pendante.
Libération d'une sécrétion nauséabonde blanchâtre formée d'excréments et de liquide cloacal, si elle est saisie.
Bien que peu arboricole, aime se percher sur des branches basses ou des roseaux pour profiter du soleil.
Sa température corporelle pendant ses heures d'activité peut s'élever jusqu'à 33 °C (Guillaume).
Selon son état de santé, mue 5 à 7 fois annuellement.
Hiberne d'octobre-novembre jusqu'à mars-avril en terrain sec (dans un terrier, une fissure rocheuse, une souche, un compost, un tas de fumier, entre des racines noueuses), souvent en compagnie d'autres serpents, d’amphibiens ou de rongeurs.
Sort quelquefois en plein hiver par journées ensoleillées pour se chauffer et boire.
DÉFENSEAppareil dentaire de type aglyphe.
Serpent absolument inoffensif pour l'Homme et les gros animaux.
PRÉDATEURSElle peut être victime des animaux de basse-cour - dindons, chats, poules.
En dehors des Ardéidés (hérons cendré et pourpre, bihoreau), divers Mammifères (hérisson, musaraigne aquatique, renard, blaireau, Putois) et des Rapaces capturent occasionnellement des couleuvres à collier.
Rollinat signale que les couleuvreaux peuvent être avalés par de grosses grenouilles, ce que confirme Parent (39) avec Rana ridibunda.
STATUTCette espèce n'est pas menacée, mais tend cependant à disparaître de certaines régions à cause de la nitrification et de la disparition des mares (Doré, 1986), ainsi que de la séparation entre ses lieux de ponte et son aire d'alimentation par des voies de communication où elle se fait écraser (Parent, 1979)